Entretien avec Virginie Jullien, Coach de vie & de carrière au Centr’Emoi.
Un article rédigé par Laura Regaglia, auteure et journaliste « Santé et bien-être »
Souriante, dynamique et à l’écoute, Virginie n’a qu’un souhait: accompagner les femmes qui sont à la croisée des chemins (épuisement professionnel, reconversion, expatriation…) et les aider à redéfinir ce qui fait sens pour elles!
Son parcours de vie
Après ses études secondaires, Virginie a obtenu son diplôme d’ingénieure commerciale. Ensuite, elle s’est lancée dans la consultance et s’y est consacrée pendant treize ans. Durant cette longue période, sa vie a été bousculée par l’arrivée de deux enfants et par l’apparition d’un burn-out, le tout avec le syndrome de la Super Women en toile de fond. Mais contre toute attente, c’est son burn out qui a fait basculer sa vie positivement. En effet, il lui a permis de se rendre compte qu’elle ne se connaissait pas du tout: « Mon burn out a été un cadeau, je ne me serais jamais lancée dans de nouvelles activités sans lui! ».
De là, a débuté un travail de développement personnel et une envie « d’autre chose » a germé dans son esprit. Malgré cette prise de conscience, elle est encore restée dans sa société pendant cinq ans mais en sélectionnant les projets sur lesquels elle travaillait pour pouvoir combiner son rôle de maman et sa vie professionnelle, tout en maintenant son intérêt pour le développement personnel. Ensuite, son mari et elle ont eu envie de changement, un désir « d’ailleurs ». Ils ont décidé de partir vivre quatre ans à l’étranger, en Malaisie, plus exactement. Virginie a profité de cette expatriation pour se reformer, par le biais, entre autres, de deux formations ACC et PCC accréditées par l’ICF (International Coaching Federation). Elle est donc devenue coach à l’étranger, une activité nomade qu’elle a ramenée avec elle, quand elle a décidé de rentrer au pays, il y a plus d’un an.
La délimitation d’un champ d’action
Virginie explique qu’elle s’est fort intéressée aux femmes et à leurs différents rôles sociétaux qui sont parfois difficiles à gérer au quotidien. En partant de son expérience, elle a eu envie d’aider les autres femmes à mieux se connaître et à suivre leurs envies. Comme elle le souligne : « C’est mon projet de cœur, c’est là que vont mon énergie et mon intention ». Aujourd’hui, Virginie coache les femmes pour qu’elles s’épanouissent professionnellement et en privé, en évitant de tomber dans le piège de la Super Woman et ainsi le burnout. Virginie aide aussi les femmes expatriées car elle sait à quel point l’expatriation provoque, dans certains cas, une crise identitaire, c’est pour cela qu’elle reçoit aussi des femmes expatriées, en manque de repères.
Des profils hétéroclites mais avec un point commun
Les sessions de Virginie s’adressent majoritairement à un public féminin âgé de 27 ans à 65 ans. Ce qui est certain, c’est que toutes ses clientes ont un point commun : elles ne sont pas forcément malheureuses mais elles se cherchent, ressentent un manque au fond d’elles, souhaitent repenser leur quotidien et/ou ont l’envie de clarifier leur situation pour prendre les meilleures décisions possibles dans leur vie. Elle pointe aussi du doigt le fait que, bien souvent, elle a remarqué qu’elle recevait de grandes perfectionnistes ou des femmes qui sont fortement dans le contrôle. « C’est le profil de personnes qui veulent tout faire et qui n’arrivent pas à lâcher prise », explique-t-elle. Elle les comprend d’autant mieux qu’elle-même était une perfectionniste autrefois. Virginie souhaite se montrer rassurante par rapport à tout cela : « Dans toutes les situations, si une personne se pose des questions, doute, quel que soit le problème, il faut qu’elle demande de l’aide. Il faut sortir du système pour en parler avec quelqu’un d’autre qui va comprendre de quoi elle parle, qui peut venir l’éclairer, ouvrir l’ensemble des possibles, donner certaines clefs pour pouvoir dépasser les difficultés. On pense que l’on est la seule à connaître ces problèmes mais, en fait, non, ces défis sont rencontrés par beaucoup d’autres femmes. » Elle insiste sur le fait qu’en parler ira de pair avec une libération : « Ces femmes vont comprendre qu’elles ne sont pas seules. Non, elles ne sont pas folles et oui, on peut en parler et trouver une solution quelle que soit la problématique, apporter des clefs qu’elles pourront utiliser quelle que soit la situation et cela va créer un déclic au niveau du mental et apporter un apaisement grâce à la bonne clef trouvée. A partir du moment où la personne ose solliciter de l’aide, la moitié du chemin est fait, elle a pris son courage à deux mains et ce n’est que du bonheur, ensuite.»
Le déroulement d’une session
Virginie reçoit ses clientes le jeudi matin au centre, aussi bien en anglais qu’en français, mais elle propose aussi des accompagnements en ligne. Elle a la spécificité de ne pas travailler par séances individuelles mais par modules de 8 séances comprenant des bonus (comme une session supplémentaire sur un sujet au choix : la gestion du temps, de l’énergie…). Elle explique : « Je préconise un accompagnement sur la durée. Si ce module est trop conséquent au niveau du budget, alors, je suggère une alternative : un module de 4 séances. Je ne propose rien en dessous de 4 séances parce que je pense qu’il faut prendre le temps de creuser un peu pour que l’impact de la prise en charge soit durable, pour que la personne se dise : je n’ai pas juste mis un bandage sur une plaie ouverte mais j’ai réparé quelque chose pour le reste de ma vie. Cela ne se fait pas en une session. » A côté de cela, elle crée aussi des cercles de femmes que ses clients peuvent rejoindre si elles le souhaitent. En outre, de plus en plus, Virginie aime effectuer de la prévention en ce qui concerne le burn out, par le biais de conférences. Elle met également en place des ateliers sur le bien-être au travail et des formations sur la gestion du temps, de l’énergie et du bien-être au quotidien.
Et concrètement ?
Virginie commence toujours la rencontre avec sa cliente en délimitant l’objectif à atteindre. Près d’elle, elle a toujours une boîte à outils contenant des tests de personnalité, de compétences, de talents, des livres, des articles, des podcasts… Elle les distille au fur et à mesure des rencontres. Elle explique que, lors de la séance, elle va donner des exercices pratiques qu’elle débriefera, ensuite, à la séance suivante. La cliente devra, par exemple, rédiger un journal de gratitude, oser effectuer quelque chose d’inhabituel, dresser la liste de ses compétences, tester le « non »… A travers ces séances, elle met aussi l’accent sur le travail de la peur, du manque de confiance en soi, du syndrome de l’imposteur, de la gestion des pensées négatives…
Finalement Virginie invite les femmes à oser! Elle a d’ailleurs intériorisé une célèbre citation de Nelson Mandela et en a fait son mantra : « Je ne perds jamais, soit je gagne soit j’apprends! » Une phrase en laquelle elle a toujours cru et qui lui a permis de changer sa vie, mais surtout celle des autres!