Un article de Julie Gossiaux, Psychoéducatrice et Coach spécialisée en CNV
Souvent, quand on découvre la communication non-violente, plusieurs questions nous viennent en tête. Qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça signifie que je suis violent.e si je ne parle pas de cette manière ? Quand j’entends ça, ça semble super mielleux. Je n’ai pas envie de me faire marcher dessus !
Pour vous éclairer, la communication non-violente est un processus de communication créé par Marshall Rosenberg. C’est une approche qui permet de communiquer dans le respect des sentiments, besoins et valeurs de chacun.
Marshall Rosenberg a utilisé la métaphore de la girafe et du chacal pour distinguer le langage du cœur de notre communication habituelle.
La girafe est le mammifère vivant sur terre qui a le plus gros cœur ce qui signifie qu’elle représente la bienveillance. Son long cou permet d’observer ce qui nous arrive et ainsi de prendre du recul.
Le chacal juge et condamne. Il hurle pour se faire entendre et il aime avoir raison. Ce langage, que l’on connait depuis notre tendre enfance, nourrit les conflits et nous déresponsabilise de nos émotions et nos réactions. Nous rendons l’autre responsable ce qui nous arrive.
Le chacal et la girafe sont deux animaux exceptionnels. Même si nous vivons et nous exprimons qu’en langage du cœur, le chacal fait partie de notre vie et cela n’est ni bien ni mal. Il y aura toujours de la place pour les deux dans notre vie.
D’un point de vue théorique, la communication non-violente se déroule en 4 étapes :
- L’observation : l’objectif est de décrire les évènements ou ce que vous observez en vous basant exclusivement sur les faits.
Ex : je constate que la vaisselle que j’ai nettoyée hier soir, n’est pas rangée
- Le sentiment : c’est l’instant pour exprimer ce que vous ressentez face à la situation que vous avez observée. Ce qui est intéressant c’est que le sentiment est une expression de votre besoin satisfait ou non-satisfait.
Ex : je me sens irritée de voir que la vaisselle traîne encore ce matin
- Le besoin : il est la clé de nos sentiments. Les besoins sont universels, l’expression de notre élan vital. Ils ne sont ni liés à une personne, un objet ou une situation. Vous ne pouvez pas éviter le stimulus qui va déclencher votre émotions. Par contre, vous pouvez comprendre que votre émotion est le témoin d’une insatisfaction et ainsi prendre le temps pour identifier vos besoins. Un principe important bien que difficile au début est de formuler ses besoins comme suit : « j’ai besoin de… » plus que « j’ai besoin que… ». Le deuxième signifie que nous avons besoin de l’autre pour répondre à notre besoin. Cela peut également engendrer des conflits dans la relation.
Ex : j’ai besoin d’être entendue et de savoir que la vaisselle sera rangée
- La demande : en fonction de la situation, vous pouvez formuler une demande. Attention, il est important que celle-ci soit claire, positive et négociable pour éviter que l’autre ressente une exigence.
Ex : je te demande de ranger la vaisselle pour 10h30. Est-ce que l’heure te convient ?
A la lecture, certains d’entres vous penseront peut-être que c’est impossible de parler en langage girafe car cela signifierait qu’on laisse trop de place à l’autre. Que c’est tout doux, trop gentil ou d’autres idées encore. Et c’est normal !
Je vais vous partager mon expérience personnelle. Quand j’ai découvert la communication non-violente, j’ai trouvé ça magique et en même temps sorti de nulle part. Comment parler dans le respect et la bienveillance, si nous ne sentons pas écoutés et respectés ? Comment mettre ses limites, sans crier ? Comment peut-on être entendu si nous ne rendons pas l’autre responsable de ce qui nous arrive ?
Il m’a fallu quelques mois pour intégrer ce processus de communication dans mon quotidien et au travail. Oui, c’est difficile car au début nous utilisons le vocabulaire CNV et ce sont régulièrement les mêmes sentiments et besoins qui sont nommés. De plus, l’entourage peut vous lancer des pics comme : « tu n’as pas fini de dire toujours : j’ai besoin de… ». Rappelez-vous, les pics ne sont pas des attaques personnelles et elles ne vous appartiennent pas. Elles expriment un besoin chez l’autre qui n’est pas satisfait. Ex : besoin d’entendre autre chose, besoin de changement.
Par la suite, si ce processus de communication nous parle et nous inspire, le langage devient plus fluide.
J’ai envie de vous écrire que la communication non-violente est pleine de ressources. Dans un premier temps, elle permet de se recentrer sur soi et d’apprendre à être à l’écoute de ses besoins. Lorsque nous sommes confortables dans nos besoins et que nos sentiments sont sereins, il est plus facile d’être à l’écoute d’autrui.
Je vous dirais également que la communication non-violente n’est pas une baguette magique. Ne l’utilisez pas pour attendre d’autrui qu’il fasse ce que vous demandez car il s’agirait là d’une exigence. En revanche, je vous invite à utiliser cet art de vivre pour vous offrir de l’empathie, offrir de l’empathie à autrui, mettre vos limites et développer une expression claire et authentique.
Je vous propose de découvrir la communication non-violente. Si vous souhaitez suivre un atelier pour partir à la découvrir des émotions et besoins ou consulter en individuel, n’hésitez pas à me contacter : j.gossiaux@centremoi.be.